Question de Christophe Borgel à Marwan Lahoud, président d'EADS France, le 6 mai 2015 à l'Assemblée nationale

  • il y a 9 ans
Réponse de Marwan Lahoud

Plusieurs raisons expliquent que des postes ne soient pas pourvus dans les métiers de la production de la filière aéronautique française, y compris dans des régions durement frappées par le chômage. La première est l’absence de qualifications. Être soudeur, ajusteur ou chaudronnier industriel demande des qualifications précises que les lycées professionnels, en de nombreux lieux, ne permettent pas d’acquérir. Il n’en va pas de même partout, car nous avons réussi à nous mettre d’accord avec des collectivités locales et des lycées professionnels. Le lycée Airbus de Toulouse est un exemple pour tous et à Méaulte, dans la Somme, où nous avons une usine, une initiative locale a été prise avec le proviseur pour former à ces métiers. J’en appelle à une coopération locale avec les lycées et les collectivités, de manière qu’à leur sortie des lycées professionnels les élèves aient la qualification qui leur permettra d’intégrer une filière qui a des besoins. Il y a aussi que ces métiers ont mauvaise réputation ; sur ce plan, c’est à l’industrie d’agir, et le Gifas présentera cette année au Salon du Bourget les métiers de la production dans un « avion des métiers ». Cela nous permettra par exemple d’expliquer qu’être ajusteur au XXIème siècle signifie piloter une machine numérique. La troisième raison est la faible mobilité des salariés : si nous ouvrons un poste à Nantes, il est très difficile de convaincre quelqu’un qui cherche un emploi en Champagne de postuler. Tout cela conduit à la situation grotesque que des postes restent non pourvus dans une filière qui recrute.
[...]
Nous avions dit que nous ajusterions le plan social « Défense et Espace » en fonction des prises de commandes et nous sommes en train de revoir les objectifs de réduction d’effectif dans l’activité spatiale pour tenir compte des ventes de satellites exceptionnelles réalisées en 2014. Cela étant, si les ventes ont été tellement nombreuses, c’est que nos commerciaux ont déployé tout leur talent, mais c’est aussi que les perspectives d’amélioration de notre compétitivité leur ont permis de faire des propositions plus concurrentielles. C’est un cercle vertueux, et c’est la vie normale de l’entreprise de procéder aux ajustements nécessaires, dans un sens ou dans l’autre, pour emporter des affaires.

Le compte-rendu intégral de cette audition est consultable sur http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-eco/14-15/c1415055.asp

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