Les Franciscains chez les Aztèques : plumes, maïs et sculpture de dévotion

  • il y a 9 ans
par Philippe Malgouyres, musée du Louvre

Quatre pendentifs : la Crucifixion ; la Descente de Croix ; Scènes de la Passion Second tiers du XVIe siècle

Mexique Buis, cristal de roche, argent doré, plumes de colibri, perles

Après la conquête espagnole, l’un des aspects les plus étonnants des arts au Mexique fut l’implantation, au cœur d’établissements d’enseignement, d’ateliers pour former des artistes. Ces écoles ou séminaires, dont la plus célèbre fut San José de la Naturales, fondé à Mexico par le Franciscain Pierre de Gand, enseignaient aux Indiens, outre les langues, la musique et les arts visuels. En se fondant sur le substrat des techniques précolombiennes du travail des plumes ou de la sculpture en pâte de maïs, les religieux firent fabriquer des images de dévotion chrétienne dans ces techniques autrefois au service des dieux aztèques. Si les tableaux de plumes en sont l’aspect le plus connu, les pendentifs en microsculpture, qui montrent des scènes de la Passion du Christ se détachant sur fond de plumes de colibris, restent peu étudiés. Ces œuvres se rattachent aisément à certaines productions de grand luxe en bois dur réalisées dans les Flandres, autour de 1500, et ont longtemps été crues européennes. Leur technique et certaines sources permettent de rendre ces chefs d’œuvre de délicatesse au Mexique du XVIe siècle.