Et maintenant ? Charlie Hebdo

  • il y a 9 ans
Marseille, le 13 janvier 2015,

Qu’il est compliqué, ces jours-ci, de ne pas se répandre en banalités et en lieux communs. Pourtant faut-il, peut-être, les assener encore et toujours ? Comment apporter un soupçon de réflexion avec cette épée de Damoclès de la polémique stérile et nauséabonde ? Comment user de cette fameuse liberté d’expression sans en abuser ? Comment faire part que ce qui nous a pété à la gueule n’est que le résultat d’un système inique et d’une pensée à court terme et dysfonctionnelle, que ce n’était qu’un avertissement, que les conséquences peuvent prendre bien d’autres formes tout aussi dramatiques ? Comment cependant ne pas céder au défaitisme et au pessimisme ? Comment ne pas apparaître comme un gros con arrogant donneur de leçons et plutôt lancer des invitations ? Comment faire pour que ces initiatives ne soient pas que des vœux pieux ?

Education, culture, santé, agroalimentaire, économie, politique judiciaire et carcérale, art, environnement, un tissu social déliquescent, le sexisme, le racisme, l’homophobie, le déni, droit de vote, propagande, l’information, néo-libéralisme, … Liste non exhaustive et désordonnée. Les fronts ne manquent, il y en a un très national auquel il va falloir remédier fissa. Cependant, un est à la portée de tous : la connerie qui se révèle à l’évidence sans limite et que nous avons tous au fond de nous et qu’il faut tenter d’enterrer et d’étrangler malgré son immortalité.
Heureusement, nous avons des outils très efficaces : des cerveaux, des yeux, des oreilles, des mains, des jambes, des bouches, des mots, des cartes bleues, des connections internet, des savoirs, des savoir-faire, des bibliothèques, des guitares, des pinceaux, des caméras, des expériences et j’en oublie tant.

Allez, ciao. J’arrête avec ce cycle d’urgence et je retourne creuser mon micro-sillon où je tenterai encore de (vous) chuchoter les questions que je me pose, d’apporter ce que je suis aux initiatives que j’approuve et d’essayer de gagner ma croûte le plus dignement possible. Mon seul juge est le miroir.

Jérémie VAN QUYNH

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