The innocent face of tragedy
  • il y a 9 ans
Omayra Sánchez ou Omaira Sanchez, née le 28 août 1972 et morte le 16 novembre 1985, est une jeune colombienne victime, à l'âge de 13 ans, de l'éruption du volcan Nevado del Ruiz qui a lieu le 13 novembre 1985 à Armero-Guayabal. Emprisonnée pendant trois jours et trois nuits dans l'eau, entre des blocs de béton et autres débris, elle attire l'attention des médias ainsi que celle des travailleurs volontaires. Des vidéos d'Omayra Sánchez discutant avec des travailleurs, souriant et faisant des gestes aux caméras vidéo font le tour des médias. « Son courage et sa dignité » touchent de nombreux travailleurs humanitaires qui se réunissent autour de l'enfant afin d'être à ses côtés et prier avec elle.
Après soixante heures d'agonie, Omayra Sánchez décède. Sa mort met en lumière l'incapacité des autorités colombiennes à répondre promptement à la menace du volcan et également la lutte des secouristes pour libérer les victimes coincées dans les décombres qui auraient pu être sauvées plus rapidement sans le manque de réactivité du gouvernement.

Sánchez devient célèbre grâce à une photographie d'elle prise par le journaliste français Frank Fournier peu avant sa mort. Cette image, diffusée dans le monde entier après le décès de la jeune fille, entraîne une polémique en raison de la décision du photographe de prendre cette photo et de l'inaction du gouvernement colombien afin d'empêcher la tragédie d'Armero malgré plusieurs avertissements préalables.
Bien que des hommages aient été rendus à de nombreuses victimes de la catastrophe, la mort d'Omayra plus particulièrement a été honorée à travers des poèmes, des romans et des morceaux de musique28. Ainsi, l'écrivain et poète français René Rouzioux-Saens a composé le poème Les écorchés vifs, « Poème à Omayra », publié en 2003 dans son recueil de textes Parfums, saveurs et couleurs de vie29. Un ouvrage, Adios, Omayra, du colombien Eduardo Santa illustre les derniers jours de la fille et le symbolisme de sa mort dans la catastrophe28. L'écrivaine chilienne, Isabel Allende s'est inspirée de ces évènements passés pour sa nouvelle And of Clay Are We Created, y racontant la perspective d'un homme présent au moment de la mort d'Omayra. Elle a écrit, plus tard, au sujet de son inspiration pour l'histoire, que « ses grands yeux noirs, remplis de résignation et de sagesse, [la] poursuivent toujours dans [ses] rêves. Écrire l'histoire n'a pas exorcisé son fantôme ».
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