Jérémie Zimmermann Datalove ça a émergé d’une petite communauté internationale à forte dominante suédoise, qui à l’époque naissante s’appelait Telecomix. On était une petite bande, on devait être une dizaine ou une quinzaine à l’époque et on expérimentait avec des usages sociaux d’internet. On expérimentait avec à la fois des modes d’interaction et des modes de communication, quelque chose de très spontané. On était impressionné parce que sur leur canal IRC, leur canal de discussion, il y avait moitié de filles, ce qui est quelque chose d’assez peu fréquent dans nos communautés hackers où il y a en général une très forte composante masculine. Et en parlant de tout et de rien a émergé cette notion de datalove. En quelque sorte c’est une espèce de prolongation de ce qu’est l’amour dans la sphère numérique.
C’est pas une glace à deux boules Ni un signe de la kabbale Pas un pigeon qui roucoule Ni un chameau vertical
Ce cœur en hiéroglyphe Qui tout à coup nous fait signe C'est un battement furtif Il y a de l'humain dans la machine !
Datalove Datalove Datalove Datalove
On signale dans les grands fonds Une lueur inconnue Un arc-en-ciel d’émotions Plein de joies inattendues
On observe sur le réseau Un étrange signal audio La palpitation synchro De petits cœurs horizontaux
Datalove Datalove Datalove Datalove
La question qu’on s’est posée Pendant des millions d’années Et dont la réponse est là D'un coup sur Wikipedia
La discussion passionnée Sur un canal IRC Chargée d’affections secrètes Ya de l’amour sur internet !
Datalove Datalove Datalove Datalove
Nos existences numériques Au delà des mégaoctets Ont des vertus sympathiques Il y a de l'amour dans nos données !
Datalove Datalove Datalove Datalove
Jérémie Zimmermann Pour moi, le datalove, ce sont les émotions qui peuvent être suscitées au travers des technologies numériques. Et je vois ça comme une forme de projection de nos humanités au travers du numérique et au travers d’internet. Peut-être que c’est ça le datalove : faire le lien entre la machine universelle, le réseau global et tout bêtement les humains et les humanités qu’il y a au bout...