"Les jardins du plaisir" : l'art érotique en Chine ancienne

  • il y a 10 ans
Une Vénus de céramique charnelle et lascive…
Les corps se dévoilent et se libèrent chez Sotheby’s à Hong-Kong.
Une exposition intitulée “Jardins du plaisir : sexe dans la Chine ancienne” narre l‘érotisme chinois tel qu’il s’est développé durant l’histoire.

Au centre de la gallerie, des chaussures de soie “Golden Lotus”, datant du 19ème siècle, et un pied dénudé, symbole clé de la sensualité.

Ces pièces sont issues de la collection personnelle du peintre néerlandais Ferdinand Bertholet.

“Si vous regardez toutes ces peintures, vous verrez qu’elles sont plutôt explicites, constate-t-il. Vous voyez la nudité dans tous ses détails. Mais vous ne voyez jamais de pied nu. Cela n’a pas été représenté.”

Peintures, statuettes, objets de bronze, d’ivoire ou de céramique : plus d’une centaine de pièces dont certaines datent de -200 avant JC, soit le début de la dynastie des Han, sont exposées à Hong-Kong.

Davantage totem que tabou, le sexe et la sexualité sont ici sacralisés, la vie amoureuse intègrant une dimension libertine.

“Les chinois n’ont pas les même complexes que les chrétiens, précise Ferdinand Bertholet. Ils n’ont pas cette culture du péché. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils étaient complètement libérés. Mais leur philosophie comportait un courant très important, le Taoïsme, selon lequel l’homme accède au bonheur s’il maîtrise la bonne manière de faire l’amour.”

Le collectionneur se dit toutefois réticent à organiser une telle exposition en Chine continentale, où il risquerait de voir sa collection, la plus importante au monde en matière d’art érotique chinois, confisquée.

Durant la révolution culturelle chinoise, de nombreuses pièces de cet héritage furent détruites. Les corps devinrent en apparence asexués, les hommes et les femmes adoptant des vêtements “neutres”.

Cette exposition est à découvrir jusqu’au 3 mai, chez Sotheby’s à Hong Kong.

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