Biennale d'art sacré actuel : Fragiles = Reportage France3

  • il y a 10 ans
Que nous disent les créations contemporaines et leurs créateurs de ce que vivent les hommes et les femmes d’aujourd’hui ? En un sens, c’est ce que nous avons voulu savoir en mettant en chantier le thème de la fragilité qui a été sélectionné parmi une cinquantaine de propositions émises au bilan de la 8ème biennale, en janvier 2012. L’homme est fragile qui en douterait actuellement alors que, les décideurs continuant à développer l’illusion d’une croissance permanente illimitée, nous expérimentons tous, les limites de notre terre. L’homme n’est pas que matière, force de travail, puissance consommatrice ou objet de jouissance, ce chemin de l’économie libérale conduit vers le narcissique pervers. L’homme est essentiellement une puissance spirituelle d’Amour, une volonté de rencontre, un élan fraternel.

Oui, l’homme se sait fragile, mais il n’a pas peur de sa réalité qu’il regarde sans détourner les yeux. La mort en est le signe évident. Il est heureux de ne pas se voiler la face. Les artistes, par leurs œuvres, chacun à leur façon, nous le disent. Certes, comme avec tout art contemporain, au cours des salles et nefs de ce bâtiment-église St Polycarpe, nous n’allons pas cheminer au travers d’œuvres exaltant les canons académiques de la beauté platonicienne. Je le disais dimanche au cours de l’homélie en lien avec l’Evangile : « la beauté grecque n’est pas au rendez-vous, mais – redisons-le - celle-ci n’est que de façade. Elle est mensongère. Tout comme l’argent. »

Le beau n’est pas ce qui est recherché en soi. L’art contemporain est un art du sensible. Il s’adresse à nos perceptions immédiates, touche ce que, spectateurs, nous sommes aptes à ressentir dans notre chair. Il appartient plus au domaine de l’affectif que de l’intellect. Il s’adresse à nos corps tout en sachant que le corps est animé par une mystérieuse réalité que les philosophes les plus anciens nomment l’âme.

Il importe que je rappelle ici, l’origine des biennales d’art sacré actuel. Confluences se trouvaient alors dans la rue Saint-Jean au service de la pastorale des réalités du tourisme et des loisirs. Pour offrir aux visiteurs du quartier des « choses » à voir qui ne soient pas que des vieilles pierres, pour inviter au présent, nous avons ouvert un lieu d’exposition. Alors, de mois en mois les artistes sont venus offrir à la vue de tous leurs créations, ils sont venus dire comment ils ressentaient leur existence. Avec grande générosité, ils ont ouvert au monde une page de leur intériorité. Et c’est alors qu’ils demandèrent que nous prenions l’initiative d’une grande exposition, dans des lieux chargés de spiritualité, telle une église, pour qu’ils puissent montrer à tout public leurs créations chargées d’émotion spirituelle.

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